29 janvier 2013
J'ai lu ce soir José Maria de Heredia
La sieste
Pas un bruit d'insecte ou d'abeille en maraude,
Tout dort sous les grand bois accablés de soleil
Où le feuillage épais tamise un jour pareil
Au velours sombre et doux des mousses d'émeraudes
Criblant le dôme obscur, Midi splendide y rôde
Et, sur mes cils mi-clos alanguis de sommeil,
De mille éclairs furtifs, forme un réseau vermeil
Qui s'allonge et se croise à travers l'ombre chaude
Vers la gaze de feu que trament les rayons,
Vole le frêle essaim des riches papillons
Qu'enivrent la lumière et le parfum des sèves,
Alors mes doigts tremblants saississent chaque fil,
Et dans les mailles d'or de ce filet subtil,
Chasseur harmonieux, j'emprisonne mes rêves.
Les Trophées José-Maria de Heredia
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