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28 avril 2013

"Les Rêveries du promeneur solitaire" Jean Jacques Rousseau

imagesOuvrage inachevé redigé entre 1776 et 1778

imagesCAWRZ8KPJean-Jacques ROUSSEAU

 

Dix promenades autour de "rêveries", Jean Jacques Rousseau est un philosophe malheureux, que la notoriété a rendu peut-être un peu paranoïaque.Il est un tantinet égocentrique, mais il est surtout d'une grande sensibilité. Ces rêveries, qu'ils préfèrent aux pensées, nous montrent un homme qui aime la nature, la solitude, les plaisirs simples, mais dont le regard des autres tient une importance non négligeable.

Philosophe en avance sur son époque il est décrié. Ses promenades sont riches d'un enseignement sur le philosophe et sur sa façon d'appréhender le monde. Dans sa première promenade il écrit : "je fais la même chose que Montaigne avec un but contraire au sien car il n'écrivait ses essais que pour les autres et je n'écris mes rêveries que pour moi". Dans la seconde promenade Rousseau se sent mal aimé, observé, il prend cela comme des souffrances voulues par Dieu. C'est dans la troisième promenade qu'il nous éclaire sur ce qu'il pense de la philosophie:

"ce sentiment, nourri par l'éducation dès mon enfance et renforcé durant toute ma vie par ce long tissu de misères et d'infortunes qui l'a remplie m'a fait chercher à connaître la destination de mon être avec plus d'intérêt et de soins que je n'en ai trouvé dans aucun autre homme. J'en ai beaucoup vu qui philosophaient bien plus doctement que moi, mais leur philosophie leur était pour ainsi dire étrangère. Voulant être plus savant que d'autres, ils étudieront l'univers pour savoir comment il était arrangé, comme ils auraient étudié quelque machine qu'ils auraient aperçues, par pure curiosité.

Il étudieront la nature humaine pour en pouvoir parler savamment, mais non pour se connaître, ils travaillaient pour instruire les autres, mais non pour s'éclairer en dedans. Plusieurs d'entre eux ne voulait que faire un livre, n'importe quel, pourvu qu'il fut bien accueilli. Quand le leur était fait et publié, son contenu ne les intéressait plus en aucune sorte, si ce n'est par le faire adopter aux autres, et pour le défendre au cas qu'il fut attaqué, mais du reste sans rien en tirer pour leur propre usage, sans s'embarasser même que ce contenu fut faux ou vrai pourvu qu'il ne fut pas refusé. Pour moi quand j'ai désiré d'apprendre c'était pour savoir moi-même et non pas pour enseigner, j'ai toujours cru qu'avant d'instruire les autres, il fallait commencer par savoir assez pour soi et de toutes les études que j'ai tâché de faire en ma vie au milieu des hommes il n'y en a guère que je n'eusse faite également seul dans une île déserte ou j'aurais été confiné pour le reste de mes jours. Ce qu'on doit faire dépend beaucoup de ce qu'on doit croire et dans tout ce qui ne tient pas aux premiers besoins de la nature, nos opinions sont la règle de nos actions Dans ce principe, qui fut toujours le mien, j'ai cherché souvent et longtemps pour diriger l'emploi de ma vie à connaître sa véritable fin, et je me suis bientôt consolé de mon inaptitude à me conduire habilement dans ce monde, en sentant qu'il n'y fallait pas chercher cette fin.".

Dans la 4ème promenade Rousseau s'interroge sur la vérité et le mensonge, mentir pour son avantage est une imposture, mentir pour l'avantage d'autrui est fraude, mentir pour nuire est calomnie (la pire espèce de mensonge), mentir sans profit, ni préjudice, n'est pas mensonge mais fiction. Voilà une promenade que certains de nos politiques devraient faire ou refaire.

5ème promenade, la botanique, la nature, la recherche du bonheur toujours, le non excès, certains renoncements, l'utilisation de l'imagination, du rêve. Lors de la 6ème promenade, l'accent est mis sur la bienveillance, Rousseau se sent exlu de la société, "je n'ai jamais vu que la liberté de l'homme consistait à faire ce qu'il veut, mais bien à ne jamais faire ce qu'il ne veut pas " Dans la 7ème promenade, il nous dit que la solitude est meilleure que la mauvaise compagnie, la 8ème promenade fera également ressortir le fort sentiment de persécution de Rousseau

La 9ème promenade, Rousseau reflechit sur le bonheur. " Le bonheur est un état permanent qui ne semble pas fait ici bas pour l'homme. Tout est sur la terre dans un flux continuel qui ne permet à rien dy prendre une forme constante. Tout change autour de nous. Nous changeons nous mêmes et nul ne peut assurer qu'il aimera demain ce qu'il aime aujourd'hui. Ainsi tous nos projets de félicité pour cette vie sont des chimères. Profitons du contentement d'esprit quand il vient, gardons nous de l'éloigner par notre faute, mais ne faisons pas des projets pour l'enchaîner, car ces projets là sont de pures folies. J'ai peu vu d'homme heureux, peut-être point, mais j'ai souvent vu des coeurs contents, et de tous les objets qui m'ont frappé c'est celui qui m'a le plus contenté moi-même".

La 10ème promenade inachevée sera un hommage à madame de Warens son amour de toujours.

 Je termine ce voyage avec Jean-Jacques  par une pensée de Solon reprise par Plutarque dans " Vie de Solon" je deviens vieux en apprenant toujours".

  

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