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  • Je vous propose mes diverses lectures sur des thématiques étendues : littérature, philosophie, histoire, poésie, à partir de 2015 également politique, sociologie, et des réflexions sur des thèmes d'actualité.
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12 avril 2015

"Le Képi" Colette

 

ColetteColette

 

Je n’avais jamais lu COLETTE, et c’est donc par hasard que je me suis mis à parcourir le képi. Pourquoi ce livre ? Le titre m’avait attiré, je voulais découvrir ce qu’il y avait dessous !. C’est ainsi, qu’en fait ce fut quatre nouvelles qui me furent contées, le képi, le tendron, la cire verte et Armance.

Kepi_56

J’ai découvert un univers envoûtant, une écriture élaborée, poétique. Le képi c’est l’histoire de cette femme que rien ne semblait toucher, cette femme de « cire » qui se laisse émouvoir et entre dans une relation amoureuse avec un jeune lieutenant. Une relation qui sera brisée par ce qu’elle aura essayé le képi de son amant avec amusement. Il ne supporte pas la chose ! L’exagération, l’anormalité de la réaction voilà l’épilogue de cette petite nouvelle. Fragilité de l’amour, des relations humaines, apparition de petits riens qui prennent une ampleur inattendue, dramatique même.

« Le mensonge doit exhaler une odeur que perçoivent les êtres aux sens subtils. »

Le tendron est plus pesant. Difficile de cautionner cet homme aux tempes grises qui séduit une jeune fille de 15 ans. Nous sommes sur le fil du rasoir. Il arrive à nouer une relation amoureuse après des rencontres quotidiennes près de la maison de sa mère, dans un univers champêtre. Un soir de pluie, elle l’emmène dans la maison pour s’abriter, la mère descendra et se retrouvera face à celui qui aurait pu être le père de sa fille. Il fuira, par peur, par lâcheté, poursuivi un moment par la mère et la fille.

Un texte rude et qui laisse en suspens le pourquoi de telles situations. Quelles sont les mécanismes psychologiques, physiologiques, susceptibles de faire naître de telles relations?

La cire verte, l'espace minimaliste, d’une jeune fille, heureuse parmi ses instruments de bureau et les livres. Elle aime l’odeur de la cire verte offerte par son père. Nous voilà dans un monde plus léger, plus poétique, plus beau. J’ai beaucoup aimé ce petit moment de vie, qui fait de cette nouvelle un petit bijou.

bougie-verte-15232014

« De là, je retombai dans l’enfance, car une créature féminine s’y reprend à plusieurs fois pour éclore. Je fus laideronne avec délices, la chevelure cordée et des mèches plates sur les joues. A toutes parures, je préférai mes vieilles chaussures lacées, mes anciens tabliers d’école et leurs poches pleines de noisettes, de ficelles et de chocolat. Les sentiers bordés de ronces, les massettes de roseaux, les lacets de souliers en pâte de réglisse, les chats, brefs tout ce que j’aime encore aujourd’hui me redevint chère. Il n’est pas de mots pour chanter, de souvenirs précis pour illustrer de telles périodes, que de loin je ne puis comparer qu’à des abîmes de sommeil heureux. Une odeur de fanaison me les rappelle parfois, peut-être parce que soumise aux fatigues de la croissance je m’endormais sans rêves, pendant une heure, dans les foins neufs. »

Armande, nous revenons dans une thématique moins légère. Un amour non déclaré, la timidité, les masques de la vie quotidienne en antidote, en cache-misère. Un devenir qui aurait pu être tout autre sans un geste brusque, une chute. Un amour qui se révèle difficilement, encore ce petit rien qui change tout.

Quatre très beaux textes, ma préférence se portera sur la cire verte, mais j’ai beaucoup aimé la fin d’Armande. Le képi et le tendron se terminent de façon grise sur des petits riens à la fois qui brisent et qui révèlent.

 

 

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