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  • Je vous propose mes diverses lectures sur des thématiques étendues : littérature, philosophie, histoire, poésie, à partir de 2015 également politique, sociologie, et des réflexions sur des thèmes d'actualité.
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30 mai 2018

"4 3 2 1 " Paul AUSTER

 

 

auster-main

 

Un roman rapidement prenant, dense, original. Il faut s’adapter à la manière d’AUSTER de superposer des réalités tant et si bien que le lecteur ne sait plus laquelle retenir. Mais faut-il en retenir une ?

« Tout est parfaitement solide pendant un temps, puis un matin le soleil se lèvre et le monde se met à fondre. »

Le héros, le jeune FERGUSSON, un gosse très doué, très mature, qui nous raconte sa vie, et sa façon de voir les autres. Sa vie prend des orientations différentes, son père vit, son père meurt, son père fait fortune, son père fait faillite. « FERGUSSON n’avait pas encore 5 ans, mais il savait déjà que le monde se composait de deux royaumes, le visible et l’invisible, et que les choses qu’il ne pouvait voir étaient souvent plus réelles que celles qu’il voyait. »

FERGUSSON est sportif, le baseball est son sport, il lit beaucoup, motivé par sa tante Mildred universitaire au caractère bien trempé. Il adore le cinéma, la musique, le roman est truffé de références. « Tout le monde avait dit à FERGUSSON que le vie ressemblait à un livre, une histoire qui commence à la page 1 et qui se déroule jusqu’à la page 204 ou 926, mais maintenant que l’avenir dont il avait tant rêvé changeait, sa notion du temps changeait elle aussi. »

FERGUSSON nous raconte plusieurs petites histoires, liées à une histoire, c’est déroutant parfois, mais également passionnant. Beaucoup de thématiques surgissent au fil des pages : la politique, l’homosexualité, l’écriture, les relations familiales, Laurel et Hardy… FERGUSSON nous envoûte. Il vit plusieurs vie, AUSTER veut diminuer la part de néant, ou décrire ce qu’aurait pu être d’autres réalités, utopie à caractère psychologique.

« Quelle idée intéressante se dit FERGUSSON de penser que les choses auraient pu se dérouler autrement pour lui, tout en restant le même. » FERGUSSON adorait la musique et le cinéma, avant même d’avoir compris qu’il serait écrivain.

« Ces soirées au concert n’étaient rien moins qu’une révélation sur le fonctionnement de son propre cœur, car il comprit que la musique était le cœur même de l’expression la plus parfaite du cœur humain, et après avoir écouté ce qu’il avait écouté, son oreille commençait à s’affiner, et mieux plus il écoutait plus il ressentait la musique à tel point que parfois son corps tremblait. »

AUSTER évoque fréquemment Dieu. « Dieu est cruel Archie. Il devrait protéger les braves gens de ce monde, mais il ne le fait pas. Il les fait souffrir tout autant que les méchants. Il a tué D.RASKIN, il a brûlé le magasin de ton père, il laisse des innocents mourir dans les camps de concentration, et on dit que c’est un Dieu bon et charitable. Quelle blague ! ».

« Dieu ne nous dit jamais ce qu’il pense. Tu pourrais lui écrire. C’est vrai. Mais ça ne marcherait pas. Quel est le problème ? Tu n’as pas de quoi te payer le courrier par avion ? Je n’ai pas son adresse ».

Le lecteur comprendra le titre 4321 à la fin du livre. Le thème des origines et du hasard sont des préoccupations fortes pour AUSTER. C’est la source de l’histoire de FERGUSSON. « FERGUSSON avait découvert que prêter attention était le premier pas dans la vie ».

FERGUSSON écrira, mais ne croira pas en ses œuvres, tout en ne pouvant pas se passer d’écrire. Il est doué, mais pas reconnu. Il reprendra à son compte cette pensée du poète Kenneth REXROTH « contre la destruction du monde, il n’y a qu’une seule réponse l’acte créateur. »

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