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27 décembre 2013

" Au revoir la-haut" Pierre LEMAITRE

                 

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lemaitre_1_ok_reference-20131030-114644-156 Pierre LEMAITRE

 

Le roman de Pierre LEMAITRE, je l’avais sélectionné bien avant qu’il ne soit primé par le Goncourt. Il tombe à point nommé, puisque nous sommes à la veille de l’année de célébration du centenaire de la première guerre mondiale.

Nietzsche écrivait « ce qui ne tue pas rend plus fort », ce roman en est à la fois l’illustration et la contradiction. Les deux protagonistes revenus vivant certes mais abimés sont-ils devenus plus forts ?

Albert en grande détresse psychologique ne peut plus communiquer normalement, Edouard lourdement défiguré refuse toute chirurgie réparatrice et ne veut plus revoir sa famille, une famille riche et puissante avec à sa tête un père qui l’a laissé de côté durant son enfance (« Monsieur Péricourt n’avait jamais pardonné à son fils, ce n’était pas ce qu’il faisait mais ce qu’il était : Edouard avait une voix trop haut perchée, il était trop mince, trop soucieux de sa mise, il avait des gestes trop…Ce n’était pas difficile à voir, il était vraiment efféminé. Même en son for intérieur, monsieur Péricourt n’avait jamais osé lui dire les mots. Il avait honte de son fils jusque devant ses amis, parce que les mots abjects, il les lisait sur leurs lèvres. Il n’était pas un mauvais homme mais un homme terriblement blessé, humilié. Ce fils était un outrage vivant à des espoirs qu’il estimait légitimes. Il ne l’avait jamais confessé à personne la naissance de sa fille avait été une terrible déception. Il estimait normal qu’un homme désire un fils. Entre un père et un fils, pensait-il, existe une alliance étroite et secrète parce que le second est le continuateur de premier, le père fonde et transmet reçoit et fait fructifier, c’est la vie depuis la nuit des temps ».

 L’enfance d’Albert sera également malheureuse sous la domination d’une mère castratrice.

Après cette rage de survivre dans les tranchées, vient pour Edouard le refus de son identité, d’une réalité cruelle, Albert l’aidera à prendre la place d’un autre et se faire passer pour mort, mais il se sentira coupable d’avoir sauvé Edouard et de ne lui offrir qu’une vie de souffrance.

L’injustice d’une telle situation va faire naître chez Edouard une envie de revanche sur la société, sur le sacré de l’après-guerre, sur sa famille en particulier son père, sur la vie qui n’a plus aucun sens. Albert est faible et aurait préféré une vie simple, paisible, mais il est lié à son ami, ils sont sortis des ténèbres, ils ont survécu.

Si Bernanos a considéré la fait d’être sorti indemne des tranchées comme une bénédiction divine, d’autres n’ont pas compris l’absurdité de la guerre. Un magnifique roman mettant en exergue certains aspects psychologiques de l’après-guerre. Après avoir entre aperçu "l’enfer" est-il possible de revenir dans le monde du « purgatoire » est-il possible d’espérer un hypothétique « paradis » à travers une vie simple mais belle ? Est-il possible de surmonter une enfance malheureuse ?

 "Rien n'est plus dangereux que l'ivresse guérrière, quand on met les passions en ordre de bataille et la Raison au cachot" Alain (propos)

 

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