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  • Je vous propose mes diverses lectures sur des thématiques étendues : littérature, philosophie, histoire, poésie, à partir de 2015 également politique, sociologie, et des réflexions sur des thèmes d'actualité.
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18 août 2019

"Les hommes ne sont pas des îles" Nuccio ORDINE

 

Nuccio ORDINE (1)

 

Nouvel essai de Nuccio ORDINE à partir de la pensée du poète John DONNE : « Nul homme n’est une île, complète en elle-même, chaque homme est un morceau du continent, une part de l’océan ». « La mort de chaque homme me diminue, car je suis impliqué dans l’humanité. N’envoie donc jamais demander pour qui la cloche sonne : elle sonne pour toi ». (Méditations en temps de crise)

Contrairement à SHOPENHAUER  qui préconise au sage de se couper totalement du monde, ORDINE pense comme John DONNE que l’homme ne peut se passer de liens, des autres, même si souvent effectivement, « l’enfer c’est les autres. »

Ce nouveau travail d’ORDINE est très enrichissant, car il traite le thème de l’homme sociétal, ontologique, à travers le prisme d’œuvres d’éminents  poètes, écrivains, philosophes, connus et moins connus. ORDINE nous emmène faire une promenade intérieure très vivifiante. Je synthétiserais ce cheminement par cinq thèmes clés chers à Nuccio : l’autre, le regard, la connaissance, gouverner, le temps.

Francis BACON écrit : « rien n’est meilleurs et plus avantageux qu’être bon et que faire le bien », comme en témoignent également CICERON et SAINT PAUL.

MONTAIGNE, en philosophe nous dit :

« Le dialogue permet un échange susceptible de maintenir bien vivant, l’intérêt des interlocuteurs et l’effort d’apprentis Sage qui en résulte. Encore faut-il avoir à faire à des interlocuteurs qui aient une âme forte. »

« Qui ne vit aucunement à autrui, ne vit guère à soi. »

William SHAEKSPEARE et le Roi Lear.

« Ayant tout perdu, Lear est pris de pitié par les peines (physiques et spirituelles) de toute une humanité qui est invisible aux yeux des puissants. » « C’est qu’on commet effectivement une terrible injustice, quand on vit en ignorant les indigents, alors qu’il faudrait répandre sur eux notre superflus, si l’on veut « montrer les lieux plus justes. »

Antoine de SAINT EXUPERY fait de la « simplicité » la véritable force de la littérature. Le Petit Prince, sortir de la vision insulaire qu’on a de soi aide à « voir » différemment les autres, et, dans le même temps, la nature qui abrite nos existences.

« On ne connaît que les choses que l’on apprivoise, dit le renard les hommes n’ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n’existe point de marchands d’amis, les hommes n’ont plus d’amis. Si tu veux un ami apprivoise moi. »

« Aujourd’hui, les utilisateurs des réseaux sociaux, ils croient que la rencontre avec les autres est favorisée par une connexion permanente, mais ils finissent par être toujours plus seuls et par alimenter démesurément leur propre individualisme au point de devenir un homme île qui n’a plus qu’une vision égoïste des choses. »

Nous allons prendre quelques exemples choisis par ORDINE pour illustrer nos propos.

Bertold BRECHT, l’opéra de quat’sous. « Vaut-il mieux fonder une banque ou la dévaliser ? »

Ecrit en 1928, l’opéra de quat’sous est la mise en scène extraordinaire d’une société dénaturée par le vol et l’argent.

Emily DICKINSON (poésies complètes). Le plus beau voyage c’est la lecture.

« Emily DICKINSON a raison : pour voyager, il n’est pas de meilleur moyen que la littérature. Dans sa poésie, ce n’est pas seulement le voyage né de la lecture qui est en jeu : il y a aussi le voyage que constitue l’expérience même de l’écriture. »

Thomas STEARNS ELIOT (quatuors). Tout commencement est une fin, toute fin est un commencement.

« Dans l’architecture complexe des quatre quatuors, des réflexions sur le temps viennent se mêler étroitement à la description de l’éternel cycle des saisons, de la vie et de la mort, de la lumière et des ténèbres. La mise en relation du « commencement » et de la « fin » notamment, y occupe une place très importante. »

« Chaque chose se répète en revêtant une signification nouvelle. »

Antonio GROMISCI (pourquoi je hais l’indifférence).

« Vivre c’est prendre parti. » « Un homme ne peut vivre véritablement sans être un citoyen et sans résister. »

« Face à la dégradation et aux dérives de la société, les indifférents sont précisément les premiers à se lamenter : si « je hais les indifférents », c’est aussi en raison de l’ennui que me procurent les pleurnicheries des éternels innocents. »

Gotthold Ephraïm LESSING (Nathan le sage)

La tyrannie de l’anneau unique et la tolérance religieuse. Nathan le Sage est un extraordinaire hymne à la tolérance et l’un des antidotes les plus efficaces contre le fanatisme ambiant.

Xavier de MAISTRE  Voyage autour de ma chambre.

Voyager par la seule imagination. « Le silence et la lenteur peuvent nous aider à voyager mieux et à être plus humain. »

Friedrich NIETZSCHE Aurore. Pensées sur les préjugés moraux, éloge de la philologie et de la lenteur.

Ernest HEMINGWAY (Le vieil homme et la mer)

« La fortune ne s’achète pas : elle se conquiert. Et c’est seulement dans cet éternel affrontement que chaque homme peut se distinguer des autres. »

Herman HESSE (Siddharta). Seul celui qui cherche saisit l’essence de la vie.

« Le vrai chercheur, celui qui a vraiment le désir de trouver, ne devrait embrasser aucune doctrine. Et surtout, il comprend que le contraire de toute vérité est aussi vrai que la vérité elle-même. »

Etienne de la BOETIE (Discours de la servitude volontaire).

La clé de la liberté est entre les mains des esclaves.

« Les formes de la tyrannie et de la servitude sont multiples et souvent masquées. Aujourd’hui encore, trop d’attaches et de chaines nous rendent esclaves : La BOETIE a donc le mérite de nous rappeler que la clé de la prison se trouve entre nos propres mains. « Soyez résolus de ne servir plus, et vous vouloir libre. »

PETRARQUE (lettres familières). La lecture exige le silence et l’effort.

« Dans une très belle et très célèbre lettre familière datée du 9 août 1352 Santi Apostoli PETRARQUE nous livre des réflexions très profondes sur le thème de la lecture. »

« Seules les « beautés faciles », qui ne laissent aucune trace, peuvent être consommées par des gens bruyants et distraits. »

RAINER MARIA RILKE (lettres à un jeune poète).

Ce n’est pas le « facile », mais uniquement le « difficile » qui nous aide à apprendre.

« Dans la magnifique correspondance de RILKE les dix émouvantes lettres à un jeune poète (1929) occupent une place à part. »

SENEQUE (Lettres à Lucilius). Pour comprendre un homme observe le nu.

Il n’y a aucune honte à fréquenter des écoles quand on est vieux, car « il faut apprendre  tant que dure l’ignorance, donc  tant que dure la vie. »

Anton TCHEKHOV (la ceriseraie) Ni au théâtre ni dans la vie il n’y a d’absolu.

Virginia WOOLF (Les vagues). L’individu est à l’humanité ce que la vague est à l’océan.

« Je ne crois pas à la valeur des existences séparées. Aucun de nous n’est complet en lui-seul. »

« Pour WOOLF, la vie et la mort, marqués par le flux continu du temps, se succèdent et s’annulent dans la circularité d’un perpétuel va et vient. »

« Et il en va de même pour le rapport de l’individu à l’humanité que pour le rapport de la vague à l’océan : ici meurt une vague tandis qu’ailleurs à partir de la même eau, une autre vague va naître. »

 

dc1e8ad_fp8QzFcA1JfDWWn94AenV1tKNuccio Ordine

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